Marcher : éloge des chemins et de la lenteur - David Le Breton
"Ce qui importe, ce n'est pas le chemin, mais ce que le marcheur en fait."
A l'heure du tout technologique et du tout automatique, la marche à pieds constitue une forme de rupture avec une société entièrement dédiée à la vitesse et à la brièveté. Marcher, c'est accepter de ne plus avancer qu'à la vitesse de ses seuls muscles, à un rythme humain, d'être soumis aux aléas du climat, de voir, sentir et entendre sans interposer écran ou écouteurs entre soi et le monde. Marcher est donc une forme de retour aux sources et à soi.
"Loin des routines du quotidien, le recours à la forêt, à la montagne, aux routes ou aux sentiers est une échappée belle pour reprendre son souffle, affûter ses sens, renouveler sa curiosité et connaître des moments d'exception." "La marche induit peu à peu une sorte de transe, une douce fatigue imprègne les muscles et libère l'esprit qui n'est plus assujetti à la rumination des soucis. Après quelques heures d'effort les mouvements glissent comme la durée, comme l'eau s'écoule dans le lit de la rivière, dans une sorte d'évidence."
David Le Breton, qui est à la fois marcheur et sociologue, nous invite à une promenade sur les chemins et dans les textes de tous ces marcheurs qui ont laissé leurs traces dans les livres. A travers ces témoignagnes se dessine une philosophie qui nous rappelle combien la marche peut être un moment précieux qui donne du plaisir et de l'émotion, qui nous offre l'opportunité de nous évader et de nous retrouver.
"La marche dénude, dépouille, elle invite à penser le monde dans le plein vent des choses et rappelle à l'homme l'humilité et la beauté de sa condition."
Tous les chemins mènent à soi.
Métailié, 2012. - 168 p.