La promenade des russes - Véronique Olmi
Rentrée littéraire 2008
Sonia a treize ans, vit à Nice et passe beaucoup de temps chez sa grand-mère, Baboutchka. Et la vie chez Baboutchka, Sonia la trouve très étouffante, entre les copines qui se réunissent autour du samovar pour papoter en russe et les angoisses de Baboutchka qui craint, dans l’ordre : les chutes, la police de Brejnev (nous sommes en 1974) et les risques d’enlèvement pour sa petite-fille. Non seulement Babouchka cultive soigneusement la nostalgie russe, mais elle a une obsession : écrire au directeur de la revue Historia pour lui raconter sa vérité sur le mystère Anastasia. Sonia, elle, rêve du soleil, de la mer et voudrait que sa mère lui dise « je t’aime ».
Ayant moi-même beaucoup fantasmé, à la même époque, sur le « mystère Anastasia », comme je l’ai aimée cette petite adolescente mal dans sa peau qui aurait tant voulu s’appeler Camille Dubois et avoir une famille comme les autres, et qui s’endort tous les soirs en rêvant de Manderley. Cet été-là fera date dans la vie de Sonia, elle va découvrir le vrai visage de sa grand-mère et se réapproprier, en quelque sorte, son histoire, sa famille et ses origines, en même temps qu’elle découvre la liberté, l’amitié, et le monde qui l’entoure. La plume de Véronique Olmi est un vrai bonheur qui mêle instants dramatiques et réflexions drolatiques et restitue parfaitement la voix d’une gamine de treize ans. Elle nous offre ici un beau roman sur la famille, qui vous fera immanquablement penser à votre grand-mère.
Un roman qui fait battre le cœur en nous faisant rire et pleurer à la fois.
Leiloona, Lily et Clarabel ont aimé aussi.
Grasset, 2008. – 249 p.
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Sur le thème de l'émigration russe et de la nostalgie : tous les romans de Nina Berberova.