L'incendie du Chiado - François Vallejo

Publié le par Papillon


 Rentrée littéraire 2008

 

Le 25 août 1988, Lisbonne est en flammes. L’incendie a démarré dans un grand magasin du plus vieux quartier de la ville. Très vite les pompiers encerclent la zone et évacuent la population. Mais le vieux Carneiro refuse de quitter son quartier, sa rue, son appartement. Il est bientôt suivi dans le périmètre interdit par un français qui espère retrouver un vieil homme avec lequel il avait rendez-vous à propos d’une mystérieuse affaire familiale. Ils sont ensuite rejoints par Eduardo, photographe à la recherche du scoop et Agustina, qui cherche sa fille. Tous quatre se regardent avec méfiance, puis s’apprivoisent et prennent possession du quartier dévasté. Quand surgit un cinquième personnage, Juvenal Ferreira, séducteur et inquiétant. Que cherche-t-il, et pourquoi pose-t-il tant de questions sur leurs vies, à tous ?

 

François Vallejo aime les huis clos, les atmosphères de fin du monde, les affrontements de personnalités. Ici, il dresse un décor d’apocalypse : murs éventrés, fenêtres crevées, ruines fumantes, et imagine un de ces cataclysmes qui pousse tout être humain à se débarrasser de son masque social pour révéler sa vraie nature. Mais tous ses personnages sont là de leur plein gré, tous mentent et tous ont quelque chose à cacher ou à oublier. Leur confrontation met en œuvre tous les rôles de la comédie humaine : fraternité, méfiance, séduction, rivalité, agressivité, compassion. Aucun ne sortira indemne de ces quatre jours dans la ville abandonnée et meurtrie. L’incendie est destructeur mais il est aussi purificateur.


On ne retrouve pas ici la violence de sentiments mise en oeuvre dans Ouest, mais on y assiste au triomphe du discours. Si j’ai trouvé le dévoilement des secrets de chacun un peu trop rapide, je me suis tout de même complètement laissée embarquer par cette joute psychologique au goût de cendres, portée par le style très évocateur de l’auteur : alerte, incisif, imagé, où tous les personnages prennent la parole à tour de rôle, comme sur la scène d’un théâtre.

 

Viviane Hamy, 2008. – 222 p.

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K
Comme j'aime bien les atmosphères en vase clos, je crois que ce livre pourrait me plaire!
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