Hors jeu - Bertrand Guillot
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sortent d’une prestigieuse école et gagnent beaucoup d’argent en travaillant dans la communication et la publicité. Ils se baptisent eux-mêmes « Les Dominants » avec cette arrogance de la jeunesse quand elle croit tenir le monde dans le creux de la main. Jean-Victor est l’un d’eux, du moins jusqu’au jour où il est licencié, peu après la catastrophe du 11 septembre 2001. Premier échec dans une carrière jusque là sans faute… Mais il est n’est pas seul pour faire face : il a autour de lui une bande de copains (de clones ?) issus de la même école, partageant les même goûts, les mêmes loisirs et les même ambitions. Et c’est justement à la suite d’un pari avec l’un de ces copains que Jean-Victor se trouve inscrit à un nouveau jeu télévisé, « La cible ». Mais pas question pour lui de se contenter de participer : il joue pour gagner et entreprend une préparation de coureur de fonds…
Sachant que ces jeunes ambitieux qui ont pour habitude de diviser le monde en dominants (eux) et dominés (tous les autres) représentent à peu près tout ce que je déteste en ce bas monde, j’ai eu bien du mal à m’intéresser aux aventures de Jean-Victor…Non seulement ses préoccupations professionnelles m’ont laissée de marbre mais j’avais le secret désir qu’il se plante complètement dans sa prestation à « la cible », rencontrant un quelconque « dominé » un peu futé, ce qui fut presque le cas, du reste…Pendant tout le roman j’ai attendu le moment où JV aurait la révélation que la vraie vie est ailleurs que dans ses creuses ambitions et j’ai bien cru que le moment était arrivé quand je l’ai vu tomber amoureux (un des meilleurs moments de l’histoire).. Las !
Si je suis finalement arrivée au bout de cette histoire, c’est que j’ai beaucoup aimé le style de Bertrand Guillot, vif, alerte et caustique (malgré quelque scènes un peu convenues comme l’escapade nocturne à Deauville pour flamber au casino). Un auteur à suivre pour sa plume, donc, mais peut-être dans un autre registre : ce roman-là n’était vraiment pas pour moi.
Elles ont aimé : Clarabel - Chiffonnette - Emeraude - Fashion - Stéphanie - Tamara - Cuné
Mais Laurence émet des réserves.
Le Dilettante, 2007. – 282 p.