La gloire de Cassiodore - Monique LaRue
Ce roman nous fait partager la vie d'un collège de Montréal pendant une année scolaire. Une collection de professeurs de lettres de tous les genres : blasé, arrogant, ambitieux, carriériste, passionné, qui se répartissent en deux catégories : ceux qui se contentent d’enseigner la littérature et ceux qui , en plus d’enseigner, écrivent. Tous semblent désespérément chercher une réponse à la question de Sartre : « Qu’est-ce que la littérature ? »
La littérature dont il est question dans ce roman n’a rien à voir avec l’art. C’est une littérature sans chair, sans âme et sans passion. Il s’agit avant tout de carrière littéraire, de prix, de postes, d’honneurs, de récompenses à obtenir et de reconnaissance sociale. Tous ces gens « font de la littérature » comme d’autres font du vélo ou du crochet. Ce petit monde, où tous se connaissent depuis leurs études universitaires, s’épiant, se jalousant, couchant ensemble ou s’épousant, rappelle en plus terne les romans de David Lodge.
Cependant, une question intéressante est soulevée : peut-on, doit-on enseigner la littérature, comment, pourquoi ? Et surtout : à quoi ça sert ?. Malheureusement, le débat tourne vite au monologue intello ennuyeux.
Le style de Monique LaRue est froid, avec très peu de dialogues, ce qui met les personnages à distance et empêche toute identification. A aucun moment, je n’ai réussi à m’intéresser aux tribulations de ses personnages, tous vaguement caricaturaux.
Les avis de : Cuné - Frisette
Boréal - 297 pages