This must be the place - Paolo Sorrentino
Cheyenne est une rock star vieillissante qui vit retiré dans un manoir irlandais. Il ne pratique plus la musique mais a gardé son look de chanteur gothique : cheveux en pétard, yeux charbonneux, rouge à lèvres et ongles peints. Marié pourtant à une femme pétillante, il traîne son ennui à longueur de journée, entre spéculations boursières, courses monomaniaques au centre commercial et visites mystérieuses au cimetière. La nouvelle de la mort de son père vient perturber cette routine. Cheyenne est obligé de retourner aux Etats-Unis pour un dernier adieu à un père qu'il n'avait pas revu depuis trente ans. Il découvre que ce père était un rescapé de l'Holocauste, qui avait passé sa vie à essayer de retrouver son bourreau d'Auschwitz. Cheyenne va reprendre cette quête en s'appuyant sur les carnets laissés par son père.
Depuis Mystic river, je suis une inconditionnelle absolue de Sean Penn et je n'ai pas été déçue en le retrouvant dans la peau d'une pop star décalée et dépressive. Au premier abord, ce personnage pourrait paraître ridicule, voire pathétique, mais on éprouve très vite une immense tendresse pour ce vieil adolescent au sourire timide, dont la parole rare est toujours juste, et révèle une grande sensibilité. On comprend assez vite aussi que son maquillage outrancier est un masque entre lui et le monde. J'ai presque préféré la première partie (Cheyenne at home) et son atmosphère surréaliste, à la seconde (Cheyenne on the road) qui m'a paru un peu artificielle. Dans une Amérique magnifiée par la caméra, Cheyenne va à la recherche de son passé et fait des rencontres qui toutes lui révèlent une part de lui-même.
Très, très beau film, à la fois drôle et émouvant.
Film italien (2011) de Paolo Sorrentino, avec Sean Penn.
Genre : comédie ; durée : 1h58.