Terminus ! Tout le monde descend !
(quelque part en Mongolie)
Après trois semaines de périple en Eurasie (dont sept jours de train), me voici de retour. J'ai aimé chaque minutes des 165 heures passées dans le Transsibérien, à observer le lent défilement de la taïga sibérienne, de la steppe mongole et des champs de maïs chinois.
Trois semaines sans ordi, sans télé ni portable, et même sans journaux.
Très peu lu : à peine un roman et un récit de voyage (en grande partie terminé dans le vol de retour).
Pris peu de photos, et pour cause : le deuxième jour, j'ai réalisé que j'avais oublié mon chargeur et il m'a donc fallu économiser au maximum ma batterie, ce qui m'a d'ailleurs obligée à ouvrir grand mes yeux et mes oreilles, et à constater l'impuissance de la photographie à rendre compte de l'immensité des paysages, de la brûlure du soleil, du craquètement des sauterelles et du parfum des fleurs...
En revanche, j'ai beaucoup écrit : un gros carnet de voyage, dont j'essaierai de tirer l'essentiel pour vous faire un compte-rendu, dès que j'aurais récupéré du décalage horaire, car pour le moment je suis complètement... à l'est !
En attendant, voici quelques souvenirs des trois pays traversés.
Un mot - Merci
En russe : spaciba.
En mongol : bayar la laa.
En chinois : sié sié.
Une image
En Russie : des bouleaus, des pins et des bouleaux, et les bulbes dorés des églises qui flottent sur les villages.
En Mongolie : le ciel bleu posé sur la verte prairie, piquetée de yourtes blanches et de troupeaux de bétail.
En Chine : des immeubles, des immeubles, des immeubles (sept ans après, je n'ai quasiment rien reconnu de Pékin...).
Une emotion
En Russie : le ferveur religieuse des fidèles dans les églises orthodoxes, où brillent les icônes et brûle l'encens.
En Mongolie : la fierté des cavaliers mongols qui habitent un pays aussi vaste que vide.
En Chine : grosse crise de vertige dans le surprenant monastère suspendu de Datong, fragile édifice de bois accroché à la falaise à cent mètres au-dessus du sol.
Un objet
En Russie : une bouteille de vodka. Je confirme qu'il est absolument impossible de prendre le Transsibérien sans boire des litres de vodka, ne serait-ce que pour créer un peu de convivialité avec les compartiments voisins... Au début, nous avons testé la recette de notre guide russe : vodka au jus de tomates, que je déconseille fortement, c'est infâme ! Par la suite, nous sommes revenus à des trucs plus classiques comme la vodka orange, mais le meilleur moyen de vraiment déguster la vodka, c'est de la boire nature, afin de découvrir la richesse des saveurs de chaque marque...
En Mongolie : une paire de baguettes, souvenir d'un hilarant barbecue mongol. Les mongols, grands éleveurs, adorent la viande qu'ils mangent de toutes les façons possibles et imaginables : en soupe et en ragoût, rôtie ou bouillie, en beignets et en raviolis, et même au petit-déjeûner ! (Seul défaut, selon moi, d'un pays dont je suis tombée totalement amoureuse).
En Chine : Les pensées de Confucius, parce que je ne me lasse pas de découvrir la culture millénaire de ce pays, dont j'ai pu apprécier, une fois encore, l'extrême gentillesse de ses habitants.
(à suivre)