Love Song - Philippe Djian
Dans son dernier roman, Philippe Djian, qui écrit des chansons depuis des années pour Stéphane Eicher, se met dans la peau d'un musicien célèbre.
A cinquante-trois ans, Daniel est au sommet de sa carrière : des millions de disques vendus, des milliers de fans à chaque concert, et des paparazzi partout sur sa route. Mais huit mois plus tôt, il a failli être brisé par le départ de sa femme avec l'un de ses musiciens. Il s'en remet à peine et commence à travailler à son nouvel album tout en subissant la pression de son producteur qui exige qu'il écrive des chansons moins mélancoliques, plus commerciales. Et voilà que Rachel rentre à la maison, enceinte d'un autre homme...
Dès les premières lignes de cette histoire, on est ennivré par la petite musique de Djian : son ironie feutrée, ses dialogues ciselés, ses drolatiques ellipses temporelles. Son personnage de musisien a tout pour nous séduire : l'élégance du désespoir, la dépendance totale à sa femme, le génie musical et la modestie du vrai talent. Mais cette histoire, où Djian règle son compte à l'industrie musicale qui s'est vendue aux financiers, ne tient pas debout, même si elle réserve un ou deux scènes hilarantes (dans le domaine de la mise en scène, Djian n'a peur de rien, et surtout pas du ridicule). Les personnages secondaires sont inexistants, surtout la belle Rachel, dont on ne sait pas au juste si c'est une vraie garce ou une fausse ingénue.
Et ce livre m'a fait le même effet que celui de Véronique Ovaldé : plaisant à lire, mais totalement insipide.
Gallimard, 2013. - 236 p.