Le combat ordinaire - Manu Larcenet
Depuis le temps que j’entends parler des albums de Manu Larcenet et de celui-ci en particulier, je me suis débrouillée pour le voir apparaître sous mon sapin de Noël.
C’est l’histoire de Marco, photographe de presse, qui a pris de la distance par rapport à son métier et s’est installé à la campagne. De temps en temps, il retourne à Paris pour voir son psy, son frère Georges avec lequel il partage quelque pétards, et ses parents qui vieillissent et s’inquiètent pour lui. Puis il retourne dans sa province où il retrouve son chat et passe le temps à flâner dans les champs. Grâce à son chat, il rencontre une jolie vétérinaire dont il tombe amoureux mais avec laquelle il ne veut pas s’engager.
Vous l‘aurez compris : il ne se passe pas grand chose dans cet album. La vie, tout simplement. Et je n’ai pas accroché du tout. L’une de mes amies me dit que c’est sans doute parce que je n’appartiens pas au public cible de cet album : les trentenaires. Certes. Mais justement. J’ai été une trentenaire, et donc, les angoisses existentielles par rapport au boulot qui a perdu de son sens, j’ai connu ; la douleur de voir ses parents vieillir et mourir, j’ai connu ; les hommes qui refusent de s’engager, j’ai connu aussi ; et même les crises d’angoisse et les années de psychanalyse, j’ai connu. Donc, ce Marco est une sorte de double masculin de ce que je fus. Or, ce n’est justement pas une reflet de moi-même que je cherche dans la littérature, mais exactement le contraire : des histoires qui m’entraînent hors de moi-même.
Dargaud, 2004. – 54 p.