Extrêmement fort et incroyablement près - Jonathan Safran Foer

Publié le par Papillon

Vous savez ce qui m’a donné envie de lire ce livre ? Son titre, qui m’intriguait, parce que j’ai un certain goût pour les adverbes, surtout quand ils sont hyperboliques. Et Oskar aussi. Oskar est un petit garçon de neuf ans, extrêmement intelligent et incroyablement sensible. Oskar a perdu son père dans l’attentat du 11 septembre. Perdu est vraiment le mot juste : « pourquoi son cercueil est-il vide alors que son dressing est plein ? » Depuis ce jour, le « pire jour », Oskar est extrêmement anxieux et incroyablement perturbé. Des tas de choses sont soudain devenues terrifiantes : les immeubles, les ascenseurs, les avions, les arabes, les bateaux, le métro. Oskar ne dort plus beaucoup : le nuit, son cerveau en ébullition invente des objets inutiles pour l’empêcher d’imaginer la façon dont son père est mort… Et, un jour, Oskar trouve une clé dans les affaires de son père, qui n’ouvre aucune des serrures de l’appartement. Pour le petit garçon commence alors une quête et un long périple à travers New York pour trouver la serrure qui correspond à cette clé.

En parallèle, nous est racontée une autre histoire, sur un mode complètement différent, mi-surréaliste, mi-poétique, avec photos, pages blanches et chamboulement de la typographie. On finit par comprendre qu’il s’agit-là de l’histoire des grands-parents d’Oskar : un homme qui a perdu tous ses mots et une femme dont les « yeux ne valent pas tripette » se retrouvent après avoir tout perdu et tentent de fonder une famille. Cette forme de « littérature expérimentale » me laisse un peu perplexe, même si on ne peut rester indifférent devant ces pages qui tentent de dire l’indicible.

Car dans ces deux histoires, il est question de la guerre qui sépare les gens qui s’aiment, de la perte, de l’absence et du deuil impossible à faire. Mais je vous promets que vous allez adorer Oskar, ce petit garçon extrêmement courageux et incroyablement fragile.


Ttraduit de l’américain par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.
Editions de l’Olivier, 2006. – 425 p.

Les critiques de Laurent et de Cécilia

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P
Absolument bouleversant.
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T
Je viens de dévorer ce superbe roman, acheté en octobre dernier et qui m'attendait depuis. Le personnage est très émouvant (un peu comme le Owen de "Une prière pour Owen" - John Irving). Ses grands-parents aussi. La forme est originale mais très agréable à lire. Un grand bonheur de lecture. Et deux jours après avoir terminé, Oskar me manque déjà. A ne pas manquer (comme je l'ai manqué pendant près d'un an !)
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P
Cet ouvrage est un petit bijou, du véritable art contemporain, dont certains passages resteront à jamais gravés en moi. Je pense par exemple aux lignes qui relatent la bascule vers le mutisme, et les mots qui peu à peu vont disparaître...
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P
Tu as raison : toute la partie graphique donne une tout autre dimension au roman...
L
Passé par là grâce au questionnaire des 7 réponses... Et pas déçu... Entièrement d'accord avec toi pour ce livre ! Rien que pour le monde d'Oskar !
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P
Ah oui, Oskar ! On ne l'oubliera pas de sitôt ! :D
K
ça donne vraiment envie de le lire
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P
Patch, Anne et Kristelle : j'attends donc vos critiques avec impatience !
A
C'est vrai, comme Cuné l'a souligné, tout donne envie de lire ce roman présent dans beaucoup de blogs...je vais aller à la recherche d'Oskar.
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P
Il me tente bien...;o )
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F
Ah c'est sûr que celui-ci je le lirai depuis sa sortie je n'arrête pas de le regarder et il fait maintenant partie de ma liste de Noël. J'ai vraiment hâte !!! ;-)
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P
J'espère que ce livre ne vous décevra pas, parce qu'il sort tout de même un peu de l'ordinaire ;-) Et j'y ai trouvé plein de résonnances avec celui de Nicole Krauss (nrmal, c'est sa femme !) et celui de  Nancy Huston...
I
Pas de doute Papillon, depuis le temps que j'hésitais à acheter ce livre, tu as fini de me convaincre. Et hop ! Dans ma besace.
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C
Et d'ailleurs, je rajoute, parce que ça fait un moment que je me le dis, tu as parcouru un sacré chemin depuis les premières critiques chez les rats, j'aime vraiment ton univers.
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P
Merci, Cuné : tu vas me faire rougir ;-) Mais venant de toi, ça me touche particulièrement...