Les Troyens - Hector Berlioz

Publié le par Papillon

 

Crédit : Les Troyens, photo : Eric Mahoudeau


Il arrive qu'une soirée à l'opéra s'apparente étrangement à un départ en voyage… Parce que l'opéra Les Troyens d'Hector Berlioz ne dure pas moins de cinq heures (entractes compris), soit l'équivalent d'un trajet Paris-Toulouse en TGV. Embarquement, donc, à 18h00 à l'Opéra Bastille, avec un pique-nique dans mon panier et une légère angoisse : vais-je y arriver ? Hector sera-t-il à la hauteur ?

 

Cet opéra est assez rarement joué à cause de sa longueur, de sa distribution pléthorique, et de la complexité de sa partition. Il se compose de deux parties, articulées chacune autour d'une belle figure féminine, et inspirées l'une de L'Illiade d'Homère, l'autre de L'Enéïde de Virgile. La première partie, La prise de Troie, met en scène comme son nom l'indique, le dernier acte de la guerre de Troie. Après dix ans de siège soutenu sous les murs de Troie, les Grecs abandonnent soudain la partie et disparaissent sur leurs navires, laissant sur la plage un étrange cheval de bois. Les Troyens peuvent enfin sortir de leurs murs et chanter la fin de la guerre. Seule, Cassandre, joue les oiseaux de mauvais augure en prédisant les pires malheurs. L'avenir lui donnera raison…

 

La seconde partie, Les Troyens à Carthage, relate les amours d'Enée et de Didon. Après l'incendie de Troie, Enée a réussi à fuir avec son fils, emportant avec lui le trésor de Priam. Il fait escale à Carthage chez la belle Didon, l'aide à repousser les troupes du Roi Iarbas et en tombe amoureux. Mais Enée est investi d'une mission : gagner l'Italie pour y fonder un nouvel empire. Il choisit donc d'abandonner Didon, qui en mourra, provoquant la colère éternelle de Carthage.

 

Il s'agissait bien d'un voyage, hier soir : voyage dans le temps et dans l'espace, voyage dans tout le registre des émotions humaines et dans la palette complète des exercices lyriques. Et, dès que le rideau s'est levé sur le sobre décor blanc et que l'orchestre a joué la première note, j'ai été complètement embarquée par cette histoire et par cette musique. Quelle tension dramatique et quel lyrisme ! La puissance des chœurs, la délicatesse des duos amoureux, la richesse de cette musique et la dramaturgie haletante : pas le temps de souffler !

 

Oui, je suis arrivée au bout du voyage : épuisée, mais ravie !

 

Opéra en cinq actes et neuf tableaux (1863)

Livret d’Hector Berlioz d’après L’Enéide de Virgile

Direction musicale Sylvain Cambreling

Mise en scène  Herbert Wernicke réalisée par  Tine Buyse

Décors  Herbert Wernicke réalisés par Joachim Janner

Costumes  Herbert Wernicke réalisés par Dorothea Nicolai

Eclairages Herbert Wernicke réalisés par Olaf Winter

Dramaturge  Xavier Zuber

Chef des Choeurs Peter Burian

Avec  Deborah Polaski (Cassandre/Didon),  Gaële Le Roi (Ascagne),  Jon Villars (Enée), Franck Ferrari (Chorèbe), Elena Zaremba (Anna).

Publié dans Théâtre - Opéra

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Commenter cet article
N
J'admire ton courage et ta pugnacité. Je préfère entendre cet opéra de Berlioz à cause de sa longueur, bien que l'histoire soit très belle.<br /> Je lui préfère "La damnation de Faust". Mais c'est une question de goût !!
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P
Je t'assure que ce n'était pas si long, tellement c'était beau ! Jj'aime beaucoup la musique de La damnation de Faust, mais pas la fin de l'histoire : la façon dont est traitée cette pauvre Marguerite me révolte !
A
Comme tu dis...Bonne fin de week end
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C
Je ne connaissais pas cet opéra de Berlioz...mais quel marathon!
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P
Anne-Sophie : il n'est jamais trop tard ;-)Choupynette : non, en fait, c'est passé très vite, tellement le spectacle était magnifique !
Ã
Quelle chance tu as eu ! Cela fait une éternité que je ne suis plus allée à l'OPéra...
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