Xingu - Edith Wharton
Quelques dames riches et désœuvrées, et qui se piquent de culture, ont créé un club très fermé où elles peuvent à loisir débattre entre elles de divers sujets. Ce jour-là, elles reçoivent une écrivaine très imbue de sa personne qui les renvoie systématiquement à l'insignifiance de leurs questions, jusqu'à ce que l'une des participantes, nouvelle dans le groupe, intervienne…
Toujours la même ironie et la même causticité dans cette nouvelle de Edith Wharton, qui tend à la caricature. Quelle cruauté dans le portrait de ces belles dames qui, malgré leur argent, leurs riches bibliothèques et leurs collections d'œuvres d'art, se montrent tout à fait incapable d'avoir la moindre idée personnelle ou le début du commencement d'un semblant d'esprit critique. A l'opposé, que de fraîcheur dans cette Mrs Ruby qui ose avouer tout haut et sans rougir que, non seulement elle n'a rien lu de l'auteure invitée, mais que le dernier ouvrage d'elle qu'elle a eu en main est passé par-dessus bord au cours d'une promenade en bateau. C'est à mourir de rire, surtout lorsqu'on découvre la chute, où Mrs Ruby se révèle beaucoup plus spirituelle que ses amies snobinardes.
Traduit de l'américain par Claudine Lesage.
Mille et une pages – 2002 – 62 p.