Des nouvelles de la maison bleue - Hella Haasse
Ce petit roman vite lu me laisse comme un goût d’inachevé, un goût de trop peu, peut-être parce que je viens de terminer un gros pavé touffu comme une jungle…
La maison bleue est une maison bourgeoise dans un quartier résidentiel, en périphérie d’Amsterdam. Elle appartenait à un professeur qui y vivait avec sa famille. A sa mort, elle fut mise en location, tandis que sa femme retournait dans son pays natal, l’Argentine, avec ses filles. Quarante ans plus tard, les deux sœurs viennent passer quelques mois dans la maison, pour en conclure la vente. Cette visite va bouleverser le quartier.
Le plus intéressant dans ce roman, c’est le mode de narration. Un narrateur omniscient raconte l’histoire, présente et passée des deux soeurs. Et, de temps en temps, intervient un « nous » anonyme et collectif qui est la voix des voisins, masse indéterminée et invisible, mais bien présente, qui suppute, suppose, commente, potine, dévoile les secrets du quartier sans en avoir l’air. Voilà pour la toile de fond : curiosité et médisances.
Pour le reste, l’auteur lance plusieurs thèmes sans vraiment les exploiter : l’histoire récente de l’Argentine, deux sœurs qui n’ont plus grand chose à partager, le désir de l’une des sœurs de diriger la vie de l’autre, les désirs exacerbés d’une épouse frustrée, la conscience aigue d’un retour impossible vers le passé.
Bref, une lecture pas désagréable, mais qui ne me marquera pas non plus.
Traduit du néerlandais par Annie Kroon.
Actes Sud / Babel, 2000. – 183 p.