Flann O'Brien - L'archiviste de Dublin

Deux vieux copains, Mick et Hackett , font un matin la connaissance de l’étrange De Selby. Celui-ci, qui se dit physicien et théologien, prétend avoir découvert un moyen infaillible de détruire l’humanité ainsi qu’être capable de suspendre le cours du temps. Pour preuve, il emmène les deux compères dans une grotte sous-marine où il leur permet de rencontrer Saint Augustin et d'assister à une conversation complètement surréaliste. Choqué par cette vision, et perplexe quant à la découverte de De Selby, Mick décide de trouver un moyen de l’empêcher de mener son projet à terme.
Le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce livre est : loufoque. Il est évident que l’imagination de O’Brien est complètement débridée, tant sur le plan de la langue que sur le plan de l’histoire, et j’ai beaucoup pensé à Georges Pérec en le lisant. Ce roman est très drôle et on y rencontre pas mal de personnages absurdes, dont James Joyce lui-même, revenu d’outre-tombe et vivant incognito dans une station balnéaire de la côte irlandaise, un James Joyce qui renie complètement Ulysse et veut devenir jésuite. On y rencontre également le sergent Fottrell qui professe une théorie intéressante sur le danger de trop pratiquer la bicyclette et on assiste aussi à des révélations surprenantes sur les caleçons des jésuites…
Bref, un roman sans queue ni tête, d’un auteur qui ne se prend pas au sérieux et qui gagne à être découvert, même si j’ai eu du mal à entrer dans son univers.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Patrick Reumaux.
Phebus Libretto, 2004. - 288 p.