Mr Vertigo - Paul Auster

En ce mois d'élections présidentielles aux USA, le blogoclub de lecture avait choisi de mettre à l'honneur un écrivain américain et avait arrêté son choix sur Brooklyn follies de Paul Auster, roman que j'avais déjà lu et que j'ai donc remplacé par Mr Vertigo.

Mais Walt se retrouve dans une ferme isolée au fin fond du Kansas, pays plat et désertique, où il va subir, sous la férule de Maître Yehudi, une rude initiation, mélange de tortures raffinées et de rugueuse tendresse. Et pourtanr, un jour, le miracle se produit : Walt est capable de décoller du sol. Commence alors pour le jeune garçon une extraordinnaire aventure qui va lui apporter gloire, succès et fortune. Jusqu'àu jour où tout s'effondrera...
Ce roman de Paul Auster, qui démarre comme un conte fantastique, nous plonge dans une Amérique mythique : music hall, Lindbergh, prohibition, gangsters et crise de 1929. C'est un nouvelle variation sur le thème du rêve américain, qui permet au plus miséreux de devenir une étoile, et sur le thème du destin : tout gagner pour tout perdre, encore et encore. Car après la fin de sa carrière de funambule, Walt se reconstruit une existence et trouve à nouveau la réussite avant de tout perdre à nouveau. Et là j'ai commencé à m'ennuyer et à touver que Paul Auster en faisait un peu trop...
J'ai cependant beaucoup aimé l'aspect métaphorique de cette histoire et les plus beaux passages sont ceux où Walt nous explique ce qu'il ressent quand il se ballade et fait des cabrioles à dix pieds au-dessus du sol. Le lecteur a réellement le sentiment de partager cette expérience avec lui :
« En mon for intérieur, je ne crois pas qu'un talent particulier soit nécessaire pour décoller du sol et flotter en l'air. (...) Il faut apprendre à ne plus être soi-même. C'est là que tout commence, et le reste en découle. Il faut se laisser évaporer. Laisser ses muscles devenir inertes, respirer jusqu'à ce que l'on sente son âme s'écouler hors de soi, et puis fermer les yeux. C'est comme ça qu'on fait. Le vide à l'intérieur du corps devient plus léger que l'air alentour. Petit à petit, on finit par peser moins que rien. On ferme les yeux ; on écarte les bras ; on se laisse évaporer. Et alos, petit à petit, on s'élève.
Comme ça. »
Les avis d' Essel, de Carolyn Grey et de Biblionet.
D’autres romans de Paul Auster :
- Le livre des illusions
- La musique du hasard
- Brooklyn follies
- Dans le scriptorium
Toutes les critiques du blogoclub sont chez Sylire et Lisa.
Traduit de l’américain par Christine Le Boeuf.
Actes Sud / Babel, 1995. – 399 p.