Le trou dans le mur - Michel Tremblay
Par une chaude journée d'été, François Laplante, vieux garçon solitaire, sort de chez lui pour aller déguster un hot-dog sur la rue Saint-Laurent. Surgit alors une étrange petite porte tout près du théâtre du Monument-National. Poussé par la curiosité, il franchit cette porte et se retrouve dans la quatrième dimension... Dans le sous-sol du théâtre, se trouve une sorte de purgatoire réservé aux artistes de la scène montréalaise. Tour à tour ces fantômes du passé vont raconter leur histoire à François Laplante...
J'aime définitivement le style de Michel Tremblay qui mêle avec bonheur le français le plus pur, qui coule comme une rivière de miel, au joual le plus savoureux et le plus imagé. Chaque fois que je lis ce grand auteur québécois, je sens une envie irrépressible de retourner dans cette ville de Montréal à laquelle Michel Tremblay voue un amour sans partage et dont il fait le personnage principal de la plupart de ses romans. C'est en plus un merveilleux raconteur d'histoires. Il fait revivre ici, à travers les récits de Gloria la si peu glorieuse ou de Jean-le-Décollé, la vie des quartiers chauds montréalais pendant les années soixante à quatre-vingt.
J'ai quand même été un peu déroutée par la construction du roman qui intercale les récits de différents personnages aux interrogations de François Laplante sur ce qu'il a vu dans ce sous-sol oublié : a-t-il rêvé ou non ? Et comme ses interrogations reviennent à chacune de ces visites au théâtre, ça finit par être lassant... Je me suis assez peu intéressée à l'aspect fantastique du roman, tant l'aspect narratif m'a passionnée. Dans cet étrange paradis, Michel Tremblay a rassemblé tous les personnages de ses romans précédents. Ca ressemble furieusement à un testament littéraire, espérons que ça n'en soit pas un.
L'excellentissime critique d' In Cold Blog.
Leméac / Actes Sud, 2007. - 240 p.