La femme dans le frigo - Gunnar Staalesen
Au chapitre de mes lectures de vacances, je vais commencer par vous parler des médiocres avant d’aborder les petites gourmandises. Parmi les déceptions, donc, ce roman policier norvégien d’un auteur dont j’avais pourtant entendu le plus grand bien. Gunnar Staalesen est l’auteur d’un série policière centrée sur le personnage de Varg Veum, détective privé. J’aurais aimé commencer par le premier volume de la série, mais ne l’ayant point trouvé je me suis rabattue sur cette Femme dans le frigo, dont le titre énigmatique me paraissait très prometteur. Mauvaise pioche.
Varg Veum est mandaté par une vieille dame pour retrouver son fils, qui travaille sur une plate-forme pétrolière et dont elle est sans nouvelles. Veum débarque à Stavanger, petite ville côtière devenue la capitale du pétrole norvégien. Nous sommes dans les années 80, au début de l’exploitation du pétrole de la mer du Nord et de l’arrivée de la manne financière qui devait faire de la Norvège le pays le plus riche d’Europe. Mais pour Veum, Stavanger ressemble plutôt à un Chicago nordique. On y trouve ces verrues qui surgissent partout où il y a de l’argent à gagner : tripots clandestins, putes venues de toute l’Europe, trafics en tous genre. Dès le début, Veum est dépassé par ce monde qui lui est complètement inconnu, et quand il trouve une femme sans tête dans le frigo du type qu’il recherche, il est complètement largué.
Le principal défaut de ce roman est que le scénario est très léger et que l’intrigue peine vraiment à démarrer. Je commençais à m’ennuyer ferme (le comble dans un roman policier !) quand l’histoire s’est enfin emballée avec l’apparition d’une pute au grand cœur, entraînant notre héros dans une série d’aventures, aussi stéréotypées qu’improbables, et même l’ultime rebondissement (pourtant de taille) n’a pas su éveiller mon intérêt. Le personnage de Varg Veum n’a pas réussi non plus à me convaincre : que penseriez-vous d’un privé qui pique une crise d’angoisse chaque fois qu’une porte claque ? Bref, essai non transformé pour moi avec cet auteur… Mais je reconnais qu’il est difficile d’entrer dans une telle série quand on ne connaît pas le passé du détective.
Traduit du norvégien par Elisabeth Tangen.
Gaiä éditions, 2003. – 316 p.