La maison des célibataires - Jorn Riel
Première incursion dans l’univers du danois Jorn Riel, dont je découvre qu’il n’est pas le jeune homme que j’imaginais mais un fringant septuagénaire qui, après avoir vécu pendant deux décennies dans les terres polaires s’est installé en Malaisie, pour « sérieusement [s]e décongeler et trouver une sorte d’équilibre dans [s]on existence ». Jorn Riel n’écrit pas des nouvelles, ni des contes, il écrit des racontars.
« Un racontar, c’est une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge. A moins que ce ne soit l’inverse ? »
Dans cette courte histoire, Jorn Riel nous présente cinq célibataires, cinq vieux garçons comme on les imagine : fainéants, sales et buveurs. Cette mâle communauté a investi une maison abandonnée du village et survit grâce au seul d’entre eux qui occupe un emploi rémunéré. Mais par une belle journée d’été, une angoisse se fait jour au sein du groupe : que deviendront-ils quand ils seront vieux ? Le plus jeune de la bande, Kernatoq, a une idée : il va se sacrifier en épousant une riche veuve. Ses copains le laisseront-ils faire ?
Petite histoire rafraîchissante pour dimanche caniculaire. Trois coups de crayons et deux tâches de couleur et voilà un paysage arctique qui se dessine, trois autres coups de crayon et ce sont nos énergumènes qui apparaissent. Jorn Riel écrit comme on peint des aquarelles : des personnages hauts en couleur et une histoire rondement menée. Cocasserie et roublardise seront au rendez-vous de cette petite gourmandise de lecture.
Traduit du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint-Bonnet.
Gaïa éditions, 1999. – 75 p.