Trois saisons d'orage - Cécile Coulon

Voilà un roman qui a reçu pléthore d'éloges, et dont je ne sais pas trop quoi penser. On ne peut pas nier que Cécile Coulon a une plume, ainsi qu'un don certain pour créer une atmosphère et donner vie à un lieu. Le lecteur est réellement immergé dans ce village, son café, ses fermes et sa carrière. On sent qu'il y a quelque chose de sauvage dans cet endroit, quelque chose qui échappera toujours à la civilisation, qui résistera à toute analyse intellectuelle, la vie dans ce qu'elle a de plus brut et de plus simple à la fois. Il y a chez Cécile Coulon une idéalisation du monde rural qui prête à sourire: le paradis campagnard opposé à l'enfer citadin...
Mais j'ai surtout regretté que la première partie de l'histoire (soit près de 60 ans) soit racontée très vite, pour en arriver à l'adolescence de Bérangère, l'âge des premières amours, laissant un peu dans l'ombre son père Benedict, qui reste un figurant dans sa propre famille. De même, certains éléments de l'histoire m'ont paru peu crédibles, que ce soit l'enfance de Benedict, ou ce qui va arriver à Agnès, sa femme. Le titre du roman est finalement assez trompeur : il n'y a pas trois saisons d'orage, mais une seule qui suffit, hélas, à détruire une famille. Le drame annoncé se révèle en fait assez banal, même s'il présente une dimension réellement tragique.